Le pire dans le pire, c'est l'attente du pire. | Pv : Hana |

Akio pénétra la clef dans la porte de la chambre une. Il la tourna raidement et ouvrit le passage sur cette pièce qu'il détestait tant. Cela faisait combien de temps qu'il n'était pas revenu ici? Quelques semaine, voir quelques mois, mais ça lui convenait bien. À sa connaissance il n'y en avait aucune personne qu'il appréciait dans cette piaule. Il y avait tout d'abord Hana, sa première - et une des pires - rencontre qu'il ai fait au sein du bâtiment. Puis ensuite Akihito, la pire plaie qu'il n'ai jamais vu. Le dernier locataire de cette chambre devait être dans l'esprit des deux autres puisqu'ils se fréquentaient certainement.
Il rentra et jeta son portable sur ce qui devait lui servir de lit, mais qui ne lui servait à rien en réalité puisqu'il ne dormais quasiment jamais dans cette horrible pièce. Il ouvrit le placard et jeta un coup d'œil à l'intérieur : il y avait plus d'affaires qui lui appartenais qu'il ne l'aurais cru. Il pensait que la majorité de ses fringues se trouvaient soit chez lui soit chez Takeo mais visiblement non. Avait-il réellement songé à dormir ici au début? Il faut croire que oui. Il faut dire qu'il ne savait pas à quoi il s'attendait aussi.

Il poussa un soupire et se dirigea dans la petite salle de bain personnelle. Par petite il entendait qu'il n'y avait que le stricte minium : un lavabo et une douche minuscule. Pour plus de confort il fallait évidemment allez dans les douches communes. Mais l'envie en manquait au mannequin. Il ferma le verrou de la porte et pris une rapide douche : cinq minutes tout au plus.
Rapidement également il se maquilla et se coiffa. Aujourd'hui il n'avait pas envie de glander pour faire des choses aussi simple.
Il sortit de la salle de bain et pénétra dans la chambre. Il eut la désagréable surprise d'y trouver Hana. Il avait voulu faire vite pour ne pas croiser un des deux bouffons qui lui servait de camarades de chambre mais apparemment ce n'était pas son jour de chance. Malgré tout il se résigna à être un minimum poli : l'envie de se prendre avec quelqu'un lui manquait aujourd'hui.

-Salut.

Invité

Hana avait l'impression que cela faisait des années qu'elle n'avait pas mis les pieds dans les couloirs de l'établissement. Ce n'était pas le cas, elle trainait toujours par ci par là mais la sensation d'inconnu était toujours autant présente dans sa tête. Avait elle des amis réellement ici ? Des ennemies aucun doute il suffisait de penser à Akio, mais des compagnons de route, il y en avait décidément très peu, voir aucun. Il y avait de quoi être perturbé par cette solitude apparente mais il en fallait plus pour la décourager. En fait elle ne s'en préoccupait simplement pas. Elle revenait d'une semaine de repos dans sa famille, si on pouvait appeler ça du repos étant donné qu'elle a travaillé pour donner de l'argent à ses parents qui n'étaient décidément toujours pas riches. Les choses avaient bien changées ici, les élèves n'étaient plus les mêmes alors que l'année n'était toujours pas finit, étrange. Hana avait finit par apprendre, elle ne sait comment, que beaucoup avaient été renvoyés soit pour comportement inacceptable soit pour absence trop fréquente en cours. Finalement l'un allait avec l'autre, les absences étaient inacceptables selon elle. Étrange que des élèves se permettent de telles choses alors que cette école est une des plus réputée, voir la plus connue. Alors qu'elle arpentait les couloirs, elle soupira, ni d'ennui, ni de lassitude, mais plutôt d'incompréhension. Elle avait vraiment du mal à cerner la mentalité de certaine personne. Peu à peu elle avança jusqu'à atteindre la première chambre où elle logeait encore jusqu'à preuve du contraire. Ses yeux se posèrent sur le papier ou était inscrit les noms. A quoi bon regarder, il ne devait pas avoir changé. Pourtant si. La deuxième personne portait un nom qu'elle ne connaissait pas, un jeune homme. Alors elle serait la seule femme parmi les quatre, la poisse. Qu'importe elle entra et déposa ses affaires avant de se jeter sur son lit. Les yeux clos elle se vida un instant l'esprit avant de les ouvrir à nouveau et de tourner la tête vers le lit de celui qu'elle détestait le plus : Akio. Des affaires se trouvaient là. Était il passé ou avait il simplement laissé la chambre ainsi depuis le début ? La réponse vint d'elle même lorsqu'elle entendit la douche et qu'elle vit le dit jeune homme en sortir peu de temps après. Une nouvelle dispute éclaterait surement rapidement mais non il la salua simplement. Elle eu un faible temps de réaction et aurait presque écarquillé les yeux mais elle en déduit qu'il n'avait pas envie de se prendre la tête. Tant mieux elle allait en profiter pour le provoquer, histoire de se motiver un peu peut être.

" - Hum salut ... Je te trouve bien polie aujourd'hui, aurais tu reçu une éducation depuis le temps ? "

Un sourire vint se dessiner sur son visage puis elle se leva afin de se rendre à la fenêtre et l'ouvrir. Hana alluma sa cigarette en regardant l'extérieur. A croire qu'elle n'attendait pas de réponse à sa question, en effet c'était le cas. Elle avait dit ça pour lui prendre la tête plus qu'autre chose. Elle était presque fatiguée elle même par tout cela. Mais un ennemi ça s'entretient, sinon cela n'a pas de sens. Comme si un jour ces deux là pouvaient devenir amis. Non c'était de la folie, impensable, inimaginable, cela n'a pas de sens et cela n'en aura jamais. Il y a des gens qui ne sont pas fait pour s'entendre, ils font partie de ces personnes là, à quoi bon luter contre l'inévitable. Elle soupira intérieurement face à cette réflexion et continua de fumer avant de reprendre.

" - Tu n'es pas partie en vacance ? "

Son visage se tourna vers celui d'Akio. Cette fois elle attendait une réponse et sa question n'avait rien de provocateur. Pour une fois qu'elle agissait avec lui comme avec n'importe qui d'autre, il fallait en profiter. Il n'y répondrait surement pas mais au moins elle aurait posé la question. Intérieurement elle se disait qu'étant donné l'argent qu'il possédait, il n'avait pas du resté enfermé ici comme un idiot. Peut être était il partie avec l'autre imbécile dont elle avait oublié le nom depuis un moment. Étaient ils ensemble finalement ? Qu'importe, cela ne l'intéressait et ne la regardait pas. Les yeux d'Hana restèrent dirigés vers son interlocuteur, attendant qu'il réponde ou qu'il l'ignore ou encore qu'il agisse, quelque chose du genre quoi. L'expression de la jeune fille était froide, étrange pour une personne pure et honnête comme elle, elle devrait afficher du dégout. Les choses avaient bien changées depuis la dernière fois, elle n'était plus vraiment la même. En effet Ina faisait partie des élèves qui avaient quitté l'établissement et cela avait peut être eu un impacte sur les réactions de la joueuse. Ou peut être qu'elle en a simplement eu mare de se prendre la tête.

| changement de personne |

Je me dirigeais vers mon lit n’attendant même pas de réponse, de toute façon je doutais qu’elle m’en donne une. Je n’avais vraiment aucune envie d’être désagréable aujourd’hui, je suis fatigué de tout ça : ces prises de tête inutiles et tout le reste. Je sais que je l’ai bien voulu et ça ne veut pas dire que j’apprécie cette Hana mais non, ce n’étais pas le jour.

- Hum salut ... Je te trouve bien polie aujourd'hui, aurais tu reçu une éducation depuis le temps ?

Apparemment ce n’étais pas son cas à elle. Elle ne renoncera donc jamais à me lancer des piques aussi petits ? Pourtant ça devait se voir que je n’avais pas envie de me crêper le chignon avec sa tête de travesti. Mais bon, après tout c’est elle qui cherche, je ne vais pas me laisser faire sans rien dire.

-Et moi je te trouve bien désagréable.

Quoi que ce n’étais pas vraiment nouveau de sa part. En repensant à tout ça, je me rappelle de cette fois dans le bar où j’avais pris sa défense, et je me demande encore si aujourd’hui j’agirais de la même manière. Sans doute. Je suis peut-être froid mais je ne suis pas du genre à laisser quelqu’un se faire tabasser sans aucune raison.
Au fond je suis quelqu’un de bien non ? Mais j’avoue que ma haine pour cette gosse de riche s’est renforcer la fois où elle m’a surpris avec Takeo. Elle tombe toujours mal, car, pour une fois, j’étais d’accord pour laisser mon amant – qui ne l’était pas encore à l’époque – allez plus loin.
Je soupire et m’assied sur le matelas, jouant distraitement avec le clapet de mon portable me demandant pourquoi j’étais venu ici finalement. Je n’avais rien de spécial à y faire. Sans doute pour montrer que j’étais encore là étant donné que je daigne pas allez en cours très souvent. Je ne suis pas là pour ça après tout, je ne suis là pour rien enfaîte.

- Tu n'es pas partie en vacance ?

J’hausse un sourcil surpris par sa tentative d’amabilité envers moi. Ceci dit sa question n’avait pas grand intérêt, et j’étais convaincu qu’elle s’en fichait pas mal de ce que je faisais de ma vie. Moins elle en savait mieux elle devait se porter, il n’y avait aucun doute la dessus.

-Hm, non.
Inutile de lui retourner la question : après tout je m’en fichais également. Cependant il y avais quelque chose qui m’intriguait beaucoup plus et sur laquelle Hayashi pouvait sûrement m’aider.

-Dis moi, tu sais qui est la quatrième personne qui dort ici ?

Invité

[ Changement de personne aussi xD et de style d'écriture ]

Je n'attendais pas particulièrement de réponse à mes questions mais il a daigné me répondre, je suppose qu'il n'a pas spécialement envie de se prendre la tête avec moi. Il a raison je suis dans le même cas bien que cela ne se voit pas. Je nous trouve vraiment gamins de faire ce genre de choses, j'ai été bien bête de relancer le conflit. Cela ne veut pas dire que je l'apprécie, cela ne sera hélas jamais le cas mais quand même. Enfin inutile de lui faire part de ma pensée, en plus de s'en foutre, il serait content, trop peu pour moi. Alors que je lui lance mes piques habituels, il y répond à sa manière comme toujours avec cet air détaché qui ne lui va pas.

" - Et moi je te trouve bien désagréable. "

Ceci étant dit il n'a pas tord, je suis désagréable. Je laisse un léger sourire se dessiner sur mon visage, sourire visant à lui montrer que je suis de son avis mais qui risque de provoquer l'effet inverse. Qu'importe je me comprend, cela me suffit. Inutile d'être comprise par quelqu'un comme lui, cela n'a vraiment aucun intérêt. Notre faible discussion habituelle est relancée, grâce ou à cause de moi. Je lui demande s'il n'est pas partie, je me demande pourquoi je pose toujours des questions stupides. Il répond, si on peut appeler ça une réponse bien sur en tenant compte du fait qu'il n'y a pas de verbe dans sa phrase. Trop peu de vocabulaire.

" - Hm, non. "

Décidément nous n'aurons jamais une conversation normale. Je n'y peux rien s'il n'est pas capable de s'exprimer correctement et de faire des phrases de plus de deux mots. Je suis un brin moqueuse je l'avoue et menteuse puisque précédemment il en a fait une de sept mots. Cependant c'était pour me faire une critique, pour ça il est fort. Alors que je me perd dans mes pensées, il me contredit sans le savoir en m'interrogeant.

" - Dis moi, tu sais qui est la quatrième personne qui dort ici ? "

Voila peut être un sujet sur lequel nous pourrons nous entendre, ou au moins discuter. J'écrase ma cigarette et je me dirige vers la porte pour l'ouvrir. Non je ne compte pas partir, je veux simplement attraper le papier sur lequel est inscrit les noms et prénoms des élèves résidant dans la chambre. Je le lui donne et je vais m'installer sur mon lit en restant face à lui pour continuer la discussion. Je répond donc à sa question.

" - Hum ... Kwon Min So, je l'ai lu sur la porte. De nom cela ne me dit rien de précis mais il me semble en avoir entendu parler. Un chef de bande ou quelque chose du genre, je n'en suis pas sure. "

Je pense qu'il n'est pas plus avancé maintenant mais je ne peux pas en dire plus étant donné que je n'en sais pas plus. Ceci étant dit je n'aurais aucun mal à me renseigner sur lui. Je ne vois pas pourquoi je ferais ça pour lui mais je n'oublie pas que j'ai une dette envers Akio même s'il ne veut rien recevoir de moi. Inutile de lui dire que c'est pour cela que je vais proposer mes services de manière détournée maintenant.

" - Tu le connais ? Si ça t'intéresse je pense pouvoir obtenir des informations mais je ne suis pas sure que tu le souhaites. "

Je n'essaie pas de devenir ami avec lui ou quoi que ce soit mais je persiste, j'ai une dette. Je reste là planté sur mon lit, le visage froid mais pas agressif ou provocateur. Je me demande juste si pour une fois je vais lui servir à quelque chose. Quoi que si ça se trouve il le connait déjà et c'est lui qui va m'en apprendre plus. Je ne suis pas certaine qu'il partage ce genre de confidence avec moi, mais espérer ne fait pas de mal je pense.

J’attends sagement sa réponse. Cet inconnu m’intrigue quand même. Pourquoi ne l’ais-je jamais rencontré ? Je sais que je suis plus souvent hors d’Hakujoo qu’à l’intérieur de l’établissement mais même avec un nombre incalculable d’absences j’ai rencontré Kosake et Hayashi. Je m’en serais d’ailleurs volontiers passé. Enfin je crois qu’encore la gosse de riche j’aurais put m’y faire, elle ne m’aurait pas agressé à notre arrivé que je l’aurais sûrement ignorer pendant toute la durée de notre scolarité ici. Mais alors le nain m’est plus qu’insupportable avec son hyperactivité d’un gamin de cinq ans. C’est atroce. Gerbant même.
Je sors une cigarette et me l’allume. Puisqu’Hayashi est fumeuse ça ne devrait pas trop lui poser de problème. Et même dans le cas contraire je m’en fou royalement. Elle n’aura cas laisser la fenêtre ouverte toute la nuit pour faire disparaître l’odeur de tabac froid si ça lui tape sur le système. Moi je ne serais pas là pour supporter son sale caractère.

- Hum ... Kwon Min So, je l'ai lu sur la porte. De nom cela ne me dit rien de précis mais il me semble en avoir entendu parler. Un chef de bande ou quelque chose du genre, je n'en suis pas sure.

Ma tête se relève automatiquement à l’entente du nom Kwon Mi So. Ce nom me fait remonter des années en une fraction de seconde et mes yeux deviennent presque humides à ses souvenirs. Ce nom maudit remonte au temps où j’étais en couple avec Kiyoshi. Où je commençais la prostitution pour l’aider à financer les frais d’hôpital. Il «était malade, gravement. Et il vendait de la drogue pour survivre. Seulement il a fallu qu’une autre bande vienne s’installer en ville. Un groupe de délinquants juvéniles faisant tout ça car ils avaient de la violence gratuite à donner. Ils se sont prit à mon amant et j’ai voulu m’interposer, pour le protéger lui et seulement lui, parce qu’il était souffrant, parce que même si le traitement fonctionnait bien à cette époque il était malade. Parce que je l’aimais tout simplement. Le gang m’a laissé tranquille cette fois là. Mais j’étais un prostitué plutôt connu dans ce coins malfamé, à cause de mon physique. Et un soir ils sont venus. Ils venaient dans l’intention de tirer leur coup chacun à leur tour, mais je les avait reconnu. J’ai refusé et je suis partit. Je croyais qu’ils avaient renoncer, j’étais stupide à cette époque. Mais l’un des mecs m’a attrapé au détour d’une ruelle et m’a violé. Il m’a violé jusqu'à ce que ma voix ne soit plus qu’un soupire de détresse, jusqu’à ce que je n’ai plus de larmes. Cet homme travaillait pour Min So. Je pensais ne plus jamais avoir affaire à sa bande, même si, il y a peu, me violeur est revenu et je n’ai pu me défendre. Seulement cette fois je n’ai ni hurlé, ni pleuré. Je savais que ma douleur lui ferai trop de bien alors je n’ai rien dit, je l’ai laissé tirer son coup sans même me débattre. De toute façon je n’avais pas assez de force et j’en étais conscient.
Je reste figé sur le lit, cet homme que je hais tant est revenu. Il est ici, à Hakujoo, dans la chambre numéro une… Celle que j’occupe.
Je déglutis avec difficulté., ma tête me tourne et mes pensés s’entrechoque.

- Tu le connais ? Si ça t'intéresse je pense pouvoir obtenir des informations mais je ne suis pas sure que tu le souhaites.

Je suis sonné, je n’arrive même plus à analyser précisément sa phrase pour savoir quoi répondre sans faire de gaffe. Il est ici. Mes souvenirs sont revenu, la douleur de la mort de Kiyoshi également. Je respire calmement par le nez. Je me rappelle du mal que ce Min So avait fait à mon amant alors qu’il mourrait à petit feu et une pensé en entraînant une autre j’en arrive à penser à Takeo.
Ma gorge se serre en sachant que mon amant actuel ne se trouve plus loin d’un connard pareil. Certes Reita est fort, mais est-il fort psychologiquement ?
Mes yeux se posent sur Hana et je me dis que je dois me ressaisir, histoire de ne pas apporter de soupçons. Je réfléchirait à ma situation avec Takeo plus tard. Je dois sauver les apparences…

-Je le connais. Et je te conseilles de l’éviter, Hayashi.

…En vain.

Invité

Je ne sais pas si j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas et si j'aurais mieux fait de la fermer mais je trouve qu'il a une attitude assez inhabituelle. Cela ne se voit pas vraiment, cela se ressent. Même en le détestant je finis par connaitre ses réactions comme si je l'aimais, c'est énervant. Il n'empêche qu'il n'est pas comme d'habitude. Je le regarde alors que je lui donne le papier avec les noms des résidents de la chambre numéro une et que je lui donne le nom de la personne concernée. Un long silence s'installe et j'ai même le temps de sortir une nouvelle réplique. Je ne l'ai jamais vue comme ça, j'ai l'habitude qu'il m'ignore et qu'il ne me réponde pas mais pas comme ça. C'est un peu plus cruelle, moins triste d'habitude. Me voila à ressentir de la tristesse pour lui que je déteste alors que si ça se trouve il n'a rien. Je suis franchement étrange par moment. Je le vois s'allumer une cigarette et je fais de même naturellement car l'odeur m'en a donné envie. Alors que je m'assois sur le lit et que mes yeux ne le quittent pas, il daigne enfin me répondre d'une voix détachée et étrange.

" - Je le connais. Et je te conseilles de l’éviter, Hayashi. "

Il me semble que c'est la première fois qu'il m'appelle par mon nom. D'habitude il n'en prend pas la peine. Qu'importe le plus étrange reste sa phrase. Alors il le connait ? Pourquoi ne pas l'avoir dit avant ? Je pensais qu'il connaissait le nom du nouveau résident mais en fait non il l'ignorait. Il me conseille de l'éviter. C'est bien gentil tout ça mais ça ne m'explique pas pourquoi je dois écouter ce conseil. Qui me dit que ce n'est pas un brave garçon ? Vue l'effet qu'il fait à Akio j'en doute mais tout de même. Je suis assez curieuse sans vraiment le vouloir. Je n'ai pas envie de rester ignorante alors après avoir tiré sur ma cigarette j'ose une question.

" - Merci du conseil mais j'aimerais bien savoir pourquoi ? Serait il dangereux ? "

Je ne cherche pas à avoir de détail précis, je sais que je suis curieuse mais pas à ce point et puis je sais aussi que ce n'est pas demain la veille qu'il me confiera quoi que ce soit. J'aimerais juste savoir à qui j'ai affaire. Je risque de le croiser bien que je ne sois pas souvent la durant la nuit. J'aime savoir à quoi je vais avoir à faire à vrai dire. Et puis ça a tellement l'air de le perturber que je veux comprendre. Je me fais peut être de grands films comme d'habitude, je ne le connais pas bien mais aussi étrange que cela puisse paraitre, que tu aimes ou détestes quelqu'un le résultat est le même, tu finis toujours par le connaitre un peu, le découvrir. Je termine ma cigarette et l'écrase sur le rebord de la fenêtre avant de revenir m'asseoir sur mon lit tout en continuant de regarder mon interlocuteur. Je m'interroge et j'autorise à nouveau ma voix à briser ce silence pesant.

" - Honnêtement n'en fais tu pas tout un plat ? Il ne doit pas être si terrible que ça, si ? "

C'est un peu cruel de ma part s'il a vécu une histoire ennuyeuse vis à vis de lui. Mais qu'importe, cela le poussera peut être à m'expliquer.

Je ne sais plus s’il m’était déjà arrivé de nommer ma colocataire que ce soit par son nom ou son prénom. D’ordinaire ma seule façon de lui faire comprendre que je m’adressais à elle était par des surnoms plus ou moins méchants. Toujours est-il que j’avais voulu être discret sur mon état d’esprit actuel, mais si j’ai fait cette gaffe et qu’elle s’en ai rendu compte elle sait que je ne suis pas de mon état normal. Car je peux bien dire ce que je veux à son sujet : elle n’en reste pas moins quelqu’un qui semble intelligente. Je ne peux décidément pas le juger là-dessus .
Elle reste silencieuse, semblant étudier mon drôle de comportement au moindre millimètre près moi je n’ai qu’une question en tête : le reste du clan de Min So est-il aussi dans l’établissement ? Ils ne m’effraient pas vraiment, seulement je connais leur force. Je connais même celle d’un membre de ce gang bien particulier : celui qui m’a violé à plusieurs reprises. Depuis lors j’espère ne plus jamais avoir à faire à lui, le malade qui m’a fait tant de mal dans mon passé. Heureusement que le temps guéri les blessures… En partie.
Hana, elle, semble sur ses gardes, elle ne semble pas me croire à cent pourcent. Quoi de plus légitime vous allez me dire ? Je pensais qu’elle avait pourtant compris mon blocage, et qu’elle savait que je ne lui faisait pas de coup foireux.

- Merci du conseil mais j'aimerais bien savoir pourquoi ? Serait il dangereux ?

Je reste silencieux, mes yeux vrillant le sol comme vides. Une part de moi est étonné de la politesse qu’elle utilise pour s’adresser à moi, l’autre partie s’en doutait. Après tout la première crise qu’elle m’a tapée c’était pour mon manque de politesse à moi. Elle serait bien culottée d’être vulgaire alors que, pour une fois, je suis également poli avec elle.
Je ne sais quoi répondre. Est-il dangereux lui personnellement ? Son gang l’est, mais lui ? Je replonge dans mes souvenirs essayant de me rappeler ce visage qui m’a longtemps hanté. Si, Min So est dangereux. Et ce psychopathe est un élève. Il y a des jours où je me demande vraiment ce que ce con de principal à dans le crâne à part de l’air.
Je n’ai pas le temps de répondre qu’Hana me rajoute un lot de question sur le dos. En faire tout un plat ? Grand dieu, non !
Je ne sais comment lui expliquer sans passer pour un type qui craint un autre. Je ne le crains pas, ou pas vraiment. Je crains ce qu’il pourrait me faire et faire à mon amant s’il apprenais que je suis ici également. Comment Hana pourrait-elle comprendre la détresse dans laquelle je me suis trouvé à la mort de Kiyoshi ? Comment une gosse comme elle pouvait-elle mesurer l’ampleur de ce dont il est capable ? Je doute que ce soit vraiment possible. Mais je tente, parce qu’après tout, elle risque de le croiser plus que moi.

-Je n’en fais pas tout un plat. Crois-moi : ne t’avises pas de jouer avec lui. Je le connais depuis des années et je ne sais que trop bien de quoi il est capable.

Je ne la regarde toujours pas, mes yeux scrutant toujours ce parquet impeccables et mes mains étant liées entre elles , reposant sur mes genoux. J’exagère peut-être un peu, mais je ne souhaiterai à personne, même pas à elle, de subir ce que moi j’ai pu endurer par la faute de ce connards et de sa bande de bouffons.

Invité

Je ne doute pas vraiment, je n'ai pas confiance en lui mais cela ne veut pas dire que je pense qu'il pourrait me mentir. Il n'aurait aucun intérêt à faire ça, je ne vois pas ce que ça lui apporterait et il n'est pas assez bête pour faire des choses inutiles. J'ai parfois la sensation qu'il est terriblement pressé et qu'il n'a pas de temps à perdre. Je trouve cela bien triste de ne pas savoir s'arrêter un instant. Ceci étant dit je suis un peu mal placée pour dire ça alors que je ne me pose que très rarement. Qu'importe je suis la reine pour donner des conseils que je n'applique pas, conseil mentale pour moi même qu'il n'entend pas mais conseil quand même. Je sens qu'il est tendu, il n'est pas comme d'habitude. Alors que je lui demande s'il est dangereux, il met un temps fou à me répondre et cela me perturbe. Je n'ai plus aucun doute. Peut importe les mots qu'il trouvera, peut importe tout ce qu'il pourra dire, son attitude est la meilleure preuve pour me montrer que je ne dois réellement pas l'approcher. J'aimerais lui dire que je le crois mais je fais un blocage, peur qu'il rit, peur qu'il ne comprenne pas. Je préfère m'abstenir, gardons cette certaine distance entre nous, cela a toujours été le cas et c'est parfait. Alors que je garde les yeux rivés sur lui il réussit enfin à me répondre quelque chose.

" - Je n’en fais pas tout un plat. Crois-moi : ne t’avises pas de jouer avec lui. Je le connais depuis des années et je ne sais que trop bien de quoi il est capable. "

Cela confirme ma pensée, il est franchement dangereux. J'aimerais en savoir plus, comprendre ce qu'il a fait, de quoi dois je me méfier ? C'est compliqué de prendre ses distances avec une personne si tu ne sais pas ce qu'il fait. Alors que je me perd dans mes pensées, je remarque la situation. Akio est perturbé, je ne vois pas d'autre solution. Ses mains s'entremêlent, ses yeux contemplent le sol et je le sens ailleurs. Je me lève alors et je vais fouiller dans mon sac pour en sortir une boite de médicaments à base de plante. Je viens m'accroupir devant lui et je penche ma tête afin de finir par avoir mes yeux plantés dans les yeux. Sans me contrôler je lui sourit et lui tends les médicaments. Je redresse ma tête et regarde ailleurs avant de me lancer dans une explication sur ses cachets, visant à détendre un peu l'atmosphère je pense.

" - Ces espèces de petites gellules soignent pas mal de choses. Le stresse particulièrement, toutes les sortes de stresses. Peur, appréhension, tristesse ... toutes ces choses qui provoquent du stresse. Fait en une cure ça ne peut que t'être bénéfique je pense. Il n'y a aucun effet secondaire et aucune contre indication médicale, ce ne sont que des plantes. "

Je me relève alors après lui avoir dit des mots qui ont du le saouler plus qu'autre chose et je me dirige vers la fenêtre. Lorsque je l'atteint enfin j'allume une nouvelle cigarette et je m'adresse à nouveau à lui en regardant le ciel.

" - J'ai bien entendu tes conseils. Je suis déçue de ne pas en savoir plus mais je ne m'en approcherais pas. "

Il fallait bien que je réponde à sa précédent réplique, cela aurait été impolie de ma part. Quelle est donc cette ambiance entre nous ? C'est stupide nous ne sommes pas comme ça d'habitude. Je suis certaine que nous nous sommes mal jugé mais cela ne nous empêchera pas de nous détester je présume. Enfin si même lorsqu'on ne s'aime pas, nous pouvons vivre des moments comme ça alors je suis satisfaite. Je me contente de peu.

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