Arrivée et découverte.

Ils avaient encore marchés quelques minutes dans les étroits, mais néanmoins luxueux, escaliers de l'établissement avant d'arriver dans un large couloir brillament éclairé par quelques lustres clinquants. Su se permit le luxe de s'arréter quelques seconde pour admirer les détails des gravures au plafond... absolument charmant cette ambiance Versailles! Mais encore une fois, terriblement tape-à-l'oeil et déjà-vu, un peu de modernité ne ferait pas de mal, surtout pour une université aussi réputée.... c'était terriblement démodé.

Quand il se remit en marche, il remarqua que Tas de chiffons ralentissait légèrement en tournant la tête, visiblement en quête de "leur" chambre. Si même lui ne savait pas où il allait, ils étaient plutot mal barrés. Il s'arréta alors devant une porte d'un bois trés sombre et s'engouffra dans la pièce sans même un regard en arrière.
Su choisit de prendre son temps avant d'arriver, Oh bien sûr, il mourrait d'envie d'entrer dans la pièce, enfin déposer sa lourde valise et faire ce que bon lui semblait (en ayant pris soin de chasser le tas de chiffon cela va de soit!) mais pas question qu'il cours comme le nouvel élève désorienté qu'il était aux basques de ce petit avortons simplement parce qu'il ne savait pas où il allait. Ne sait pas garder la classe en toute circonstance qui veut! Voilà qui était dit.
Reprenant contenance aprés l'épisode désastreux des escaliers, Su entra d'un pas trainant mais néanmoins élégant dans la chambre qu'il occuperait toute cette année... et oui, le temps allait lui paraitre terriblement long il le sentait.

Poussant un énième soupir désabusé il posa négligement son bagage sur le lit le plus proche et prit le temps d'observer son nouvel environnement. La chambre comportait bien evidement 4 lit, assez espacés et disposés de façon un peu anarchique au premier coup d'oeil, mais chacun avait son espace d'intimité, ce qui ne le rassura nullement mais bon..... comme quoi, une certaine logique régnait finalement en ces lieux. Deux larges fenêtre entourés de lourds rideaux donnaient à la pièce une clarté agréable mais pas éblouissante.
Su se sentait assez bien dans la pièce et n'allait pas mettre longtemps à apprivoiser ce nouvel espace, ça l'ennuyait de le dire mais oui, il aimait cette pièce.

Il déplaça son sac sur un des lits proche d'une fenêtre avant d'entreprendre d'en sortir ses affaires comprimées durant tout son long voyage.
Il allait enfin pouvoir explorer les lieux à sa guise.

Jun Jie quant à lui, resta dans l’entrée, sa valise négligemment poser à ses côtés. Il soupirait, réalisant que toutes les chambres étaient les même et seule la disposition très peu différente donnait un aspect un rien nouveau mais qui au fond ne l’était nullement.
Il resta quelques minutes immobile, observait par de là la fenêtre, quant il ne dérivais pas son regard sur l’énergumène en face de lui.

Finalement, il se décida à prendre le lit juste au côté de son compagnon de misère au trait de rebelles de la cantine. Celui-ci était le plus proche de la "salle de bain". En vérité c'était une bête pièce avec un lavabos, un miroir et quelques armoires. De plus le lit était parfaitement en angle droit avec le bureau, se qui l’arrangeait. La flemmardise était une chose auquel il aimait s’abandonner. Plus que certes choses dira t-on.

Il se laissa retombé sur le lit, et inspira un grand coup. Malgré une présence hostile dans la pièce, il fit le vide dans son esprit et essaya se détendre.
Le silence, décidément, il n’y avait rien de tel. C’était un luxe qu’il n’avait pas la chance de s’offrir souvent.

- Au fait, quitte à se que tu me casse la gueule un jour. Appelle moi Seong Jun Jie, et non Machin. En attendant, profitons de ce silence quelques minutes. Tes sautes d'humeur pour plus tard. Ais pitié de ma pauvre tête.

Jiji ne cherchait pas à déclarer une guerre, au contraire, il était censé l’apaiser. Il était loin de redouter l’autre bouffon à la veste en cuir, et se faire passer un savon, ne lui faisait pas peur non plus, seulement, il trouvait ça comme à son habitude, inutile. Jamais il n’avait approuvé la violence, et n’en avait que rarement recours. De toute manière, il était loin d’être un as en la matière. Se qui devrait arriver, arrivera. Et si ce guignol ne sait effectivement rien faire d’autre que frapper les gens, hé bien tant pis. Au pire des cas, il se ferait transférer dans une autre chambre. Si toute fois, la possibilité y était encore.

Tiens, c'était donc lui Seong Jun Jie? Dommage, il n'avait plus aucune excuse pour l'appeler Machin, ce qui ne l'empêcherai probablement pas de le faire mais ....bref.
Il continua de vider sa valise en prenant soin de garder un air impassible imprimé sur son visage.... bon, puisqu'il devrait partager sa chambre avec Machin et deux autres énergumènes du genre pendant toute un année il pouvait bien mettre de l'eau dans son vin, ou du moins ne pas lui chercher des noises tant que l'autre le laissait tranquille.
Malgrés ses quinze couches de vêtements, le désormais nommé Jun Jie n'avait pas l'air complètement idiot... insupportable, je-sais-tout et pas aimable pour un sou, ça oui par contre!

D'un air détaché, il se décida tout de même à faire ce que l'usage préconisait dans ces cas là, c'est à dire de se présenter également. Il déclara simplement d'une voix neutre :

- Su.

Comprenne qui pourra, de toute façon Machin devait avoir regardé la liste, et il préfèrait qu'on le nomme comme ça, inutile d'en rajouter une couche, voilà qui était dit : court et concis. De toute façon il pouvait bien l'appeler comme il voulait, un nom n'était qu'ne suite de lettres qui ne voulaient pas dire grand chose de toute façon, il aurait tout aussi bien pu dire s'appeler Hubert ou John, peu importe, du moment qu'on arrétait de se foutre royalement de sa gueule.
Il décida de passer outre la fin de la phrase de son désormais 'collocataire' mais se promis tout de même intérieurement de lui faire goûter de son poing si autre chose du genre de produisait, il faut pas pousser, il s'appelait pas mère Thérésa quand même! Mais Machin semblait vouloir 'enterrer la hache de guerre' ou tout du moins arréter les frais et continuer à broyer du noir dans son coin...tant mieux pour lui.

Au fond de sa valise il trouva son ordinateur portable qui le quittait rarement quand il partait en voyage, et entreprit de consulter ses mails... pas grand chose, à part le message d'un de ses meillers amis qui lui racontait toutes ses frasques, il se permit un sourire sachant que le dit ami n'aurait sans doute jamais osé lui parlerainsi face à face. La technologie faisait parfois des miracles.

Le fait est que dans tout ça il profitait tellement du silence qu'il avait totalement zappé Machin!

- Su ? Fit-il d'une voix à peine audible, cherchant à découvrir le sens de ce mot caché. Puis se remémorant la liste dans l'ordre de ses compagnons de chambre, il comprit.

- Ahn Dong Su ...

Ce n'était pas un nom qui sonnait bien aux oreilles. Enfin au moins ça lui permettait de mettre une tête sur ce nom coréen qui l'interpelait depuis le début. Bien qu'honnêtement, il aurait espérer un compagnon plus agréable, courtois et moins péteux. Mais il s'en accommoderait. De toute manière, le Su en question semblait tirer la tête, ou dans le cas contraire coopérer, enfin pour l'instant.

Le tas de chiffon lâche un râle de satisfaction, et s'étendit de tout son long sur son lit, fixant le plafond avec un petit sourire, puis ferma les yeux. Bien que le voyage fut court, il n'avait pas été pour le moins éprouvant. D'au tant plus que la santé de Jun Jie n'était pas à son beau fixe. Oh, rien de bien grave. Un problème thyroïdien, rien de bien méchant. Mais ce problème engendrait chez lui douleur et saute d'humeur inutile. Au moins, il en avait conscience et se battait lui même contre ce manque de tact dont il faisait preuve avec sa sœur, il n'y a pas moins de quatre.

Au bout d'une dizaine de minutes de tranquillité, le jeune homme fut dérangé par une sonnerie de portable. Il se redressa, près à engueuler Dong Su, quand final, il comprit que c'était son propre portable qui retentissait de son sac, laissé au pas de la porte.
Il se releva d'un coup, d'un seul, se qui eut comme seul résultat de lui donné coup supplémentaire à sa migraine, et se dirigea vers l'objet d'où provenait cette sonnerie immonde et très gênante. Encore un coup de Min Sia très certaine. Celle là, elle n'en ratait pas une.

Après avoir farfouiller son sac, il trouva l'objet de sa convoitise. Mais il n'eut le temps de décrocher que la sonnerie se stoppa net. Bon ben tant pis, il ou elle rappellerait si c'était vraiment important.
Il s'apprêta a jeter son portable sur le lit, quand il remarqua que la batterie était presque à plat. Espérons pour lui qu'il n'avait pas oublier son chargeur, sinon, il serait forcé de changé de portable, pour rien.

Il pianotait depuis quelques minutes sur son odinateur quand une soudaine vague de fatigue le submergea, il faut dire qu'entre les préparatifs plus que précipités pour son départ, le voyage en avion et l'arrivée en terrain "hostile" il n'avait pas vraiment eu et pris le temps de se reposer, il avait beaucoup trop pensé ces derniers temps à son goût d'ailleur...
Répondant aux attentes de Dame nature il s'allongea sur son tout nouveau lit en baillant largement, il commençait déjà à se laisser emporter dans les limbes du sommeil quand un son électronique particulièrement agressif le fit sursauter plus que de raison. Il identifia ce nouveau désagrément comme une sonnerie de portable, qui utilisait ce genre de genre de musique parfaitement inaudible de nos jours? Quand il vit Machin se lever d'un bond et fouiller dans son sac il en déduisit que ce bruit incongru devait venir de quelque chose lui appatenant.

Même si on pouvait trouver des circonstances atténuantes pour les fringues, là, c'était définitif, ce type avait vraiment des goûts de chiotte! En d'autre circonstances il aurait sûrement laissé passé mais la fatigue physique et morale qu'il avait accumulée depuis deux jours ne lui permirent aucunes subtilités. Il sortit donc d'une voix aigre et particulièrement mécontente :

- Sympa la sonnerie.... c'est comme ça que tu 'profites' du silence toi?

On ne pouvait bien sûr pas passer à côté de la tournure profondément ironique de son début de phrase mais à cet instant précis il avait vraiment envie de faire chier tas de chiffon. Hors contexte la phrase aurait pu passer pour anodine mais le ton moqueur et menaçant à la fois ne trompait pas.

- T'es lourd comme type Jun Jie.

Et vous vous dites tous 'il a pas trouvé mieux'? hmmmm.... c'est pas vraiment ça, il voulait tester les limites de tas de chiffon, autant ne pas le braquer tout de suite, enfin... c'était déjà fait ça mais il était juste d'humeur joueuse, c'était tombé sur lui.
Il avait volontairement accentué le 'Jun Jie' rajoutant un coté dédaigneux à sa phrase.... le fait est qu'il avait failli dire Machin, ça se perd pas vite de si bonnes habitudes.

[ HS : C'est dur de les faire communiquer quand même!xDD les cas sociaux quoi! x3]

- Sympa la sonnerie.... c'est comme ça que tu 'profites' du silence toi?

Le jeune homme laissa passer cette remarque cynique, et avec une flemme inconsidérée, farfouilla son sac dans le but de trouver un chargeur, chose que bien évidemment, il ne trouva pas. Et ce n'est certainement pas avec envie qu'il retourna son sac au sol, laissant s'échapper plusieurs affaires, dont deux paquets de cigarettes, sur le sol.
Pleins de chose, mais sans doute pas ce chargeur tant convoité.

- Fais chier, soupira le tas de chiffon, qui rassembla ses affaires en un petit tas sous ses bras pour les bourrer dans son sac à dos. Il garda cependant se qui pouvait ressembler à un journal intime sur le côté et fourra sans ménagement le bazar inutile.

Il se tourna, son bien dans les mains, et se prépara à rejoindre son lit, pour d'une part, y trouver une place sûr pour ce précieux recueille de connerie aux yeux des autres, et d'une autre part pour éteindre ce fichu portable à la sonnerie agaçante, moche et agressive. Enfin, rien ne servait de s'énerver pour si peu. Ce n'était qu'un portable, ce n'était qu'un chargeur. Il en rachèterait un autre, tant pis. C'est pas l'argent qui lui manque, bien que avouons-le, Jiji était plus que radin, et n'aimait pas dépenser pour rien. Enfin son portable se faisait vieux, il pouvait bien le remplacer par un nouveau modèle. Enfin vieux, oui, il avait quatre mois. Cependant, comme c'était un présent, il ne se sentait pas le cœur à le remplacer comme ça, mais si c'était par nécessité, il le ferait. Après tout, c'est pas comme si il le jetait quelque part dans un placard.

- T'es lourd comme type Jun Jie.

- Oui, sans doute. Toute au tant que cette sonnerie ignoble sans nul hésitation.

Est-ce que ça sentait l'ironie, ou le je m'en foutisme ? Aucune idée, il n'avait pas gérer son timbre de voix, il avait tout simplement répondu, la tête ailleurs.

- Enfin ... Tu aurais pas un chargeur Samsung Anycall à tout hasard ? Il se trouve que j'ai très certainement oublié le mien, dit-il, se doutant pertinemment bien que Dong Su, ne lui prêterais très certainement pas si il en avait un. Mais bon au moins, il avait fait l'effort de passer la barrière de l'asociabilité pour se montrer un peu plus ouvert. Par contre si il tiendrait toute l'année, ça c'était pas encore dit. Tout dépendrais de l'intégration du rebelle des bas à sable avec les autres. Encore lui, il s'en fichait, il savait ignoré les remarques peu intéressantes, mais si ça venait à crier de partout, il redoutait ses nuits de sommeils qu'il voyait déjà comme rares.

La première réponse l'étonna au plus haut point. Enfin.... 'au plus haut point', pas vraiment mais déjà le fait qu'il réponde était en soit quelque chose d'exceptionnel au vue de son niveau de communication proche du niveau de la mer dans le hall, mais qu'en plus il réponde ça c'était proprement étonnant.... oui étonant c'était bien le mot.
Le ton dégagé, à la limite du "tu peux bien parler j'men tappe" et le fait qu'il disait ne pas aimer sa sonnerie... Il avait raté un épisode ou bien Machin était 'vraiment' bizarre. Il se redressa un peu plus dans son lit, le voyant fouiller frénétiquement et de manière agacée dans son sac, ayant fait tomber diverses choses dont quelques paquets de cigarettes.... ça fumait ça?
Su n'avait jamais réellement fumé mais quand il faisait face à une situation nouvelle il disait pas non. enfin bref.

Machin se leva alors avec un carnet dans les mains.... il allait avoir du mal à répondre au téléphone avec ça, non mais c'est vrai, il se levait presque en sautant de son lit en entendant la sonnerie et revenait avec un amas de bouts de papiers? Il arrêta là ses pensées peu adaptées à la situation, il se faisait peu parfois, le japon ça avait une légère tendance à l'abrutir se dit-il finalement.

- Enfin ... Tu aurais pas un chargeur Samsung Anycall à tout hasard ? Il se trouve que j'ai très certainement oublié le mien.

C'est nouveau, il faisait des phrases maintenant? Su ne pu s'empêcher de sourire largement à cet aveux. Et c'est avec ce même sourire goguenard qu'il répondit.

- Et tu crois vraiment que même si j'avais un chargeur je te le prêterais?

C'était un peu facile mais Machin devait s'y attendre non? Sans vraiment s'en rendre compte son esprit était resté coincé sur les paquets de cigarette...
Allez, pour une fois il pouvait bien faire sa B.A, disons que ça l'excusait pour ses conneries des 10 années à venir.
Sans lui laisser le temps de répondre il rajouta à son plus grand étonnement...

- Ceci dit.... Si tu m'file une clope et que tu me fait le plaisir de mettre ton portable en silencieux jusqu'à la fin de l'année à chaque fois que je me trouve dans la même pièce que toi, j'vais peut être pouvoir t'aider. Me remercie pas, si j'entends encore une fois cette sonnerie je te réduit en miette, ta gueule de jeune fille de bonne famille et ton portable.

Bon, la fin il avait pas pu s'empêcher, histoire de pas paraitre trop sympa non plus, il avait une réputation à se forger et c'est pas en dépannant le premier tas de chiffon venu qu'on allait respecter et craindre le seul nom de 'Su'.
Sans plus de cérémonie il réouvrit son sac, en sortant quatres téléphones portables de marques différentes, tous extrèmement coûteux et récents, et continua d'explorer le fond de son sac en quête du chargeur souhaité.

- Et tu crois vraiment que même si j'avais un chargeur je te le prêterais?

En effet, il s'en doutait, enfin, bon, tant pis.
Il se préparait à hausser les épaules et le remercier pour son élan de gentille inexistante, quant il reprit la parole :

- Ceci dit.... Si tu m'file une clope et que tu me fait le plaisir de mettre ton portable en silencieux jusqu'à la fin de l'année à chaque fois que je me trouve dans la même pièce que toi, j'vais peut être pouvoir t'aider. Me remercie pas, si j'entends encore une fois cette sonnerie je te réduit en miette, ta gueule de jeune fille de bonne famille et ton portable.

Sur ces paroles, le visage de Jiji se décomposa. Il avait sortie la seule remarque qui pouvait le blesser : Son physique efféminé. Il resta immobile quelque instant à la fixer, le visage blême, comme si la fin du monde était sur le point d'arriver.
Décidément, ça n'allait pas passer, non ça ne pouvait pas. Dong Su était le portrait craché de sa sœur. Avec moins de vocabulaire bien sûr.
Il sentait l'énervement à bouillir en lui jusqu'à son paradoxe, mais redescendit sur terre. Il n'allait pas montrer sa seule et unique faiblesse à l'ennemi. Il tenta donc tant bien que mal de se reprendre et afficha un beau sourire qui se voulait à moitié sincère.

Pour être franc, Jun Jie fut surprise de la gentillesse de l'autre singe en face de lui. Mais c'était d'au tant étonnant s'il n'avait rien ajouter. Cela dit, il avait su viser juste et la remarque eut atteint le cerveau, et le cœur. Ça faisait mal.

- Ça marche, répondit-il, partant à nouveau à la conquête de son sac à dos pour en sortir son paquet de cigarette. Il en sortit une, avant de cacher le précieux paquet qui allait bientôt lui servir d'anti stresse dans une des poches de son sweet.

- Tiens.

Il observa Su attentivement et en conclut, vu le manque de réaction apparente, qu'il ne possédait pas de briquet. Il soupira puis lui tendis le sien. Bien sûr, il s'appelait retour, et l'autre en face de lui devait très bien le savoir. De tout manière, que ferait-il avec un Zipo au nom de Jun Jie ? Rien. Il n'avait donc pas à s'en faire.

En face de lui c'était comme si tas de chiffons était en train de se liquéfier sur place, toute expression ayant quitté son visage.
Su soupira d'un air blasé, qu'est-ce qu'il avait fait encore? Il avait déjà menacé de le frapper c'était pas nouveau ça pourquoi il réagissait comme si il venait de lui dire la chose la plus atroce au monde.... non rien à faire, Su avait beau décortiquer sa phrase précédente en long, en large et en travers il ne trouvait pas ce qui avait pu provoquer une réaction aussi vive chez son vis à vis.

Il était d'autant plus étonné de pouvoir lire dans les yeux, pourtant si neutres auparavant, des sentiments comme ...de la colère? Machin avait l'air d'avoir vraiment du mal à avaler la pilule dis donc! Si il arrivait à trouver l'élément de sa phrase qui le faisait réagir comme ça il tenait un bon truc pour l'emmerder!
Il se remit à fouiller dans le fond de son sac et mit la main sur ce fameux chargeur au moment où l'autre semblait reprendre ses esprit et répondait d'une voix redevenue à son image : neutre.

- Ça marche.

Il n'en avait jamais douté, il aimait savoir que les gens étaient dépendants de lui, et même d'une façon minime dans ce cas là, il ne s'agissait que d'un chargeur bien évidement, mais inconsciement il jubilait.

Machin revint quelques instants plus tard en lui tendant l'objet qui l'obssédait depuis qu'il l'avait vu tomber de son sac, mais ce type semblait vraiment limité tout de même... il croyait quoi? Qu'il allait frotter des baguettes de bois pour produire des étincelles?. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de sortir une de ses remarques cinglante l'autre réapparut avec un briquet.... il était quand même super lent à la détente.

Sans plus de cérémonie, Su balança le chargeur aux pieds du tas de chiffon. Bon, ok, ça il aurait pu s'en passer mais c'était tellement satisfaisant de jouer les salauds.... enfin de jouer, il en était un c'était pas vraiment un rôle qu'il jouait là. Qu'y avait-il de plus satisfaisant que d'envoyer chier son monde sans aucun remords.... il ne savait pas mais en aurait été plus que curieux.
Pour l'instant c'est quelque chose qui lui convenait, être celui à qui on lançait des regards noirs ou anxieux selon les cas, celui dont on disait des horreurs en son absence, sans oser les répéter devant lui.
Oh, bien sur, dit comme ça ce n'était pas trés reluisant mais c'est quand il s'était rendu compte que tout ceci l'indifférait que Su en avait déduit qu'il était profondément insensible, mettant dans la littérature son 'besoin de ressentir'.
Secouant légèrement la tête face à ses pensées qui dérivaient bien trop ces derniers temps (ce n'était pas le moment de faire de l'introspection) il observa le petit objet qu'il tenanit entre ses mains... sympa mais ringard. Il ajoutat alors à l'adresse de son vis à vis qui n'avait pas encore eu le temps de bouger

- Fait pas cette tronche, j'vais te le ramener ton truc. Penses à faire de même -ajoutat-il avec un léger mouvement de tête vers son chargeur- ... T'as compris?

Oh, bien sur, l'autre n'avait bien évidement fait aucun 'tête' mais comme d'habitude, Su' aimait bien préter aux gens des travers qu'ils n'avaient pas.
Il remit alors négligement quelques mèches de cheveux désordonnées en place, son regard tombant sur le petit cylindre de tabac entre ses doigts... à ses instant il ne doutait pas un seul instant qu'il devait avoir des yeux de fou, heureusement que personne n'était là pour le voir....
Ah merde, il avait encore oublié machin.

A bien y regarder, et si on venait à mettre cette scène sur pause, l’un comme l’autre passait pour des imbéciles finis. Jiji au fond de lui se trouvait ridicule à jouer la comédie avec ce garçon, et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de jouer les faux culs, en tout cas pour le moment.
De la soumission ? Nullement. Dong Su n’avait aucune autorité sur le tas de chiffon machin truc, c’est juste que c’était amusant dans un sens de pousser l’autre débile jusqu’à son dernier retranchement pour analyser jusqu’où aller. Dans un sens oui, vous pouvez vous dire que c’est de la soumission. Mais pas aucunement absolue et mérité.

Il ramassa le chargeur que son camarade de chambre lui lança à ses pieds en s’agenouillant, puis se dirigea d’un pas nonchalant vers sa table de nuit vide à la conquête d’un domino ou d’une simple prise libre. Chose qu’il ne tarda pas à trouver.
Il inséra l’objet dans la prise et sortit son portable de sa poche afin de le connecter. Bien évidement, il tenu sa promesse, mais plutôt que de le laisser en silencieux l’éteignit carrément. Il savait qu’il n’allait pas tarder à s’absenter, et ne voulait pas courir le risque que l’on farfouille dans ses affaires, notamment son portable. Enfin, il doutait au fond de lui que ça soit le genre de Dong Su, mais il ne voulu courir aucun risque. Sait-on jamais que les deux autres viennent entre temps.

Il s’assit alors sur son lit, observa par la fenêtre, derrière l’autre là, et en profita pour le remercier. Un remerciement, cette fois-ci pas accompagné d’un sourire hypocrite mais qui se voulait tout de même sincère.

- Merci.

Il attrapa le carnet à ses côtés et l’ouvrit frénétiquement, sans prendre la peine de sortir un stylo, ou de se relire. Plutôt, il en sortit une photo, qu’il enleva de son précieux journal et la glissa dans un tiroir.

- Fait pas cette tronche, j'vais te le ramener ton truc. Penses à faire de même. T'as compris?

Il hocha la tête. De toute manière, il n'allait pas lui squatter son chargeur indéfiniment. C'était assez exceptionnel mais bon, pour qu'il le comprenne de lui même, c'était pas ça.
Bon, maintenant, il ne restait plus qu’à attendre son Zipo et il s’en irait faire un tour, à la recherche d’éventuelle connaissance, ou simplement d’un endroit ou il n’était pas là, histoire de se sentir revivre, se calmer, et oublier.

Complètement obssédé par la cigarette entre ses mains, Su oublia, encore une fois complètement la présence de Machin dans la pièce, et se leva sans plus attendre pour consommer son du.
D'ailleur il n'arrivait pas à se faire à son prénom, et continuait de l'appeler 'Machin' ou 'Tas de chiffon', ça allait sûrement lui rester tiens!

Il se plaça juste à coté de la fenêtre et cala le petit cylindre de tabac entre ses lèvres, il l'alluma et tira avec soulagement sur la première bouffée. Il observat la fumée ressortir lentement devant ses yeux tandis qu'il ressentait la délicieuse brûlure caractristique de la cigarette dans sa gorge, et le picotement désagréable qui suivait.
En y repensant ça faisait quoi... 5, 6 mois qu'il n'avait pas fumé? C'était une sorte de besoin compulsif qui lui venait parfois dans des situations particulières. Il n'aimait pas particulièrement ça mais ça avait une sorte d'effet-calmant chez lui.... il ne savait pas comment l'expliquer mais c'était un fait, pourquoi aller contre ses envies aprés tout.
Il aspira une deuxième bouffée qui lui fit le plus grand bien, il avait l'impression que la tension accumulée s'échappait dans les volutes de fumée grise, il en profitat pour s'étirer légèrement, libérant encore plus ses muscles qu'il ne pensait pas si noués.

Il continua de se détendre et de se vider la tête tout en regardant distraitement par la fenêtre, cette université semblait s'étendre sur un domaine de taille tout à fait extraordinaire!
Bien plus vite qu'il ne l'aurait cru, la cigarette arriva à sa fin, il l'écrasa sans ménagement sur le rebord de la fenêtre tout en laissant cette dernière grande ouverte.... ça ne ferait pas de mal un peu d'air dans cette ambiance tendue.
Il ne s'était même pas demandé si le règlement intérieur lui permettait de fumer à l'intérieur, ni même si ça gènait Machin, c'était le cadet de ses soucis! Le fait de se diriger vers la fenêtre résultait d'un simple tic pour lui, même sans cigarette c'est l'endroit qu'il aurait choisit pour se détendre, il aimait bien ce coin de la chambre.

C'est donc un Su complètement détendu qui s'approcha du "domaine de Machin" pour lui rendre son bien. Bah oui vous croyez quoi? on est pas des chiens ce n'était pas dans ses habitudes de voler, surtout un truc aussi voyant et inutile qu'un briquet gravé.
Il le trouva prés de son lit à faire je ne sais quoi avec le famaux carnet de tout à l'heure.... tant qu'il le faisait pas chier....
Il signala sa présence par un léger coup de pied dans le lit de son placide camarade de chambre, et déposa le briquet sur un coin de bureau. Il rajouta calmement.

- J'me casse, besoin de changer d'air.

Le ton n'était ni agressif ni ironique, c'était une simple constatation et il n'avait aucune envie de se fritter la gueule avec Machin à cet instant précis, prions pour qu'il ne soit pas assez con pour le prendre mal, il était au maximum de son potentiel-sympathie là.
Il avait simplement besoin de sortir, de bouger, de voir des choses, la clope l'avait complètement détendu...étrange effet, il faudrait qu'il pense à remettre ça.

Il se dirigea alors d'un pas nonchalant vers la porte de la chambre, prenant soin de reprendre son précieux blouson en cuir qu'il avait déposé sur son lit en arrivant.

[>> Bar]

Jun Jie s'allongea sur le ventre, et trifouilla dans son journal d'un stylo qu'il sortit de la poche arrière de son pantalon. Il était comme concentré, captivé, et complètement absent. Enfermé dans un monde de souvenirs et de pensées sur feuilles. De simple feuilles lignées griffonnée de mots et de petits dessins.

Il sursauta sur le coup, lors que son compagnon Dong Su poussa son lit de son pied. Il se tourna surpris vers l'individu, l'air complètement ailleurs. Il en avait oublié sa présence. L'odeur de sa cigarette ne lui avait pas percuté. Cette odeur lui était si familière, était son parfum à lui que c'était à peine si il avait pu humer son doux parfum.

- J'me casse, besoin de changer d'air.

- Hum, ok, fit-il, tout en retournant à ses occupations. Jusqu'à se qu'une chose le percute. Il reprit tout en se relevant, Ahn Dong Su ! Attends, prend ta clef. Je vais sans doute sortir aussi et ça m'embêterais que tu casse la porte pour rentrer.

Jun Jie ouvrit l'armoire attribué à son compagnon et s'empara de sa clef personnelle pour la lui tendre. L'idée de ne plus avoir de porte, lui faisait peur, tout au tant que d'imaginer qu'il pourrait peut-être attendre comme un chat égaré devant la porte. Bien que cette vision était bien plus difficile à imaginer.

Dong Su, s'empare de la clef et partit.

Enfin, enfin ! Il se sentait déjà mieux. Il regarda la porte se fermer derrière lui, puis se relaissa tomber de tout son long sur son lit, envoyer dinguer son journal au sol et son stylo avec.
Il n'était même pas encore midi, et pourtant il se sentait épuisé. Si il avait voulu, il aurait pu s'endormir, une heure, deux, trois heures. Mais l'idée de se réveiller au retour de Dong Su était lui de lui donner envie. Après tout est-ce que l'autre rebelle comptait rentrer aujourd'hui ?

Il resta une vingtaine de minutes affalé sur son lit, puis, se redressa et convoita de défaire sa valise et de la rangée. C'était l'occasion, il était enfin seul.
Il s'empara de sa clef qu'il ajouta à son trousseau avant de la perdre malencontreusement quelque part dans son propre bordel et s'attela à la tâche. Tâche qui lui prit bien une heure tant il était méticuleux. Une fois celui-ci terminé, il entreprit de se changer. Attrapa un jean, et une chemise à carré bleu, et s'enferma dans cette dite salle de bain.

Une fois prêt, il attrapa ses clefs ainsi que son paquet de cigarette et sortit, fermant la porte derrière lui.

[> Un instant de pause]